La démarche

Un graffiti

Un graffiti réalisé sans apport de matière, sans en enlever non plus.
L'herbe ou la fougère est coupée, laissée à composter sur place. La terre s'enrichit.
L'observation de la pente du Poey d'Accous par exemple montre qu'au fil des années une plus grande diversité c'est établit.
La montagne semble accepter avec coeur les dessins qui amènent à relier les humains avec le milieu dont ils dépendent totalement,
Je constate que les humains de nos cultures naturalistes sont décosmisés, en perte de sensibilité avec le cosmos, avec ce qui compose le vivant, la vie elle même.

Géoglyphe

Un géoglyphe est un grand dessin, un grand motif à même le sol. Étymologiquement, géoglyphe signifie gravure ou ciselure de la terre.
Source: Wikipédia

Depuis plusieurs années, à l’approche de l’été et en collaboration avec les communes, j’invite un groupe de personnes, habitant.e.s des lieux, à se joindre à moi pour réaliser une ou plusieurs fresques végétales ; des «géoglyphes» au coeur de la Vallée d’Aspe, dans les Pyrénées Atlantiques. Ce sont des initiatives artistiques personnelles qui portent une dimension sociale importante par leur nature fondamentalement collaborative dans laquelle il y a une mise à distance de l'artiste, une fois l'initiative proposée.

L'aspect participatif

L'aspect participatif de l’oeuvre la rends vivante, car c'est précisément l'engagement des personnes impliquées dans le projet qui fabriquent le sens d'une telle entreprise qui est destinée àrester dans le paysage pendant quelques mois en se transformant au fil de saisons.
Ce «faire ensemble» signifie fabriquer le message même d'un géoglyphe qui porte un potentiel de «message», dans ce qu'il constitue une trace visible à l’oeil nu, à des kilomètres à la ronde.

Le changement

Les géoglyphes, tels que nous les réalisons, vivent avec les saisons. Ils changent d’aspect au fil des mois, apparaissent franchement certains jours, se laissent deviner à d’autres moments. Ils habillent le paysage pendant plusieurs mois, le temps de les oublier un peu et de les voir ressurgir à nos yeux au détour d’une route. Ils touchent autant les habitant.e.s que les gens de passage.
L'origine de ce projet se trouve dans le souhait de porter, de fabriquer un message, son esprit intrinsèque reposant sur le lien social, ce message n'est pas fabriqué par l'artiste mais par tous ceux et celles qui lui donnent forme. Avant de réaliser ces dessins, nous nous interrogeons sur l’espace dans lequel il sera réalisé, en concertation avec les habitant.e.s. Prendre conscience de la montagne sur laquelle nous nous posons, de la végétation que nous devrons couper pour créer le dessin.

Comment investir ce territoire tout en le respectant ?

Réaliser ces dessins peut-être éprouvant dans le fait de passer plusieurs heures sur le flanc d’une montagne pour tracer, tailler, faire apparaître un message illisible au moment où on le réalise, car il faut prendre de la distance pour le voir dans son entièreté. La réalisation de ces géoglyphes est une invitation à «toucher» le territoire sur lequel on vit en y laissant une trace tout aussi durable à l'échelle d'une année qu'éphémère dans le temps long, et qui pourra rester dans les mémoires même si elle finira par disparaître du paysage.
Dans les mémoires de celles et ceux qui l’ont fait, dans les mémoires de celles et ceux qui l’ont reçu.

Le géoglyphe appartient à tout le monde et à personne à la fois. Son rôle est de porter un message, et ce message se fabrique ensemble.
En parallèle de cet événement participatif est organisé un vernissage qui permet de présenter le travail réalisé, de rassembler les habitant.e.s autour d'un événement. D'autres interventions peuvent être également mises en place, comme une conférence ou des ateliers artistiques.